48 000 foyers romands songent à quitter la Suisse
Suisse en France : Face à l’explosion des loyers et à la perte de pouvoir d’achat, de plus en plus de Romands envisagent de s’installer en France voisine, tout en continuant à travailler en Suisse. Le chiffre a de quoi faire réfléchir les autorités : selon une enquête réalisée par l’Institut romand des dynamiques sociales (IRDS), près de 48 000 ménages en Suisse romande envisagent de déménager à l’étranger, principalement en Haute-Savoie ou dans le Pays de Gex, tout en conservant leur emploi en Suisse. Le principal facteur ? Le coût du logement, jugé exorbitant par une majorité de répondants.

Une pression locative croissante
«Je paie 2 800 francs pour un trois pièces à Lausanne. En France, pour le même prix, je pourrais avoir une maison», témoigne Chantal, 39 ans, employée dans une banque à Genève. Elle n’est pas la seule. Le rapport de l’IRDS montre que 68% des sondés estiment que leur niveau de vie s’est dégradé ces cinq dernières années, principalement en raison des loyers.
Les villes de Genève, Lausanne et Nyon sont particulièrement touchées. Le taux de vacance y est inférieur à 1%, laissant peu de marge aux classes moyennes et basses. Les familles, mais aussi les jeunes actifs, se tournent donc vers la France, malgré les inconvénients liés au statut de frontalier.
Le rêve frontalier, une illusion pour certains
Mais tout n’est pas rose de l’autre côté de la frontière. Transports saturés, fiscalité complexe, différences de couverture sociale : le quotidien des frontaliers est loin d’être idyllique. «Le trajet entre Annemasse et mon travail à Meyrin me prend parfois 1h30 le matin», explique Karim, technicien dans une entreprise de biotechnologie. Il reconnaît néanmoins que les économies réalisées valent l’effort.
Une tendance qui s’accélère
Depuis la pandémie de Covid-19 et la généralisation partielle du télétravail, le lien entre lieu de résidence et lieu de travail s’est assoupli. Cela a renforcé l’attrait pour les zones périphériques, voire transfrontalières. «La frontière n’est plus une barrière psychologique comme avant», note Sylvie Grange, urbaniste à l’Université de Genève.
Selon l’étude, le phénomène pourrait s’intensifier si aucune mesure structurelle n’est prise : développement du logement abordable, amélioration des transports publics transfrontaliers, harmonisation fiscale. Sans quoi, la Suisse romande pourrait voir une part significative de sa population active quitter le territoire, sans que cela ne profite à son tissu social ou économique.
Source de l'article: MY-SWISS
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